La floriculture française en pleine révolution
Dans notre société, il est désormais établi qu’il faut consommer local pour minimiser notre impact sur l’environnement. Local dans nos assiettes, dans nos dressings, dans nos cosmétiques, mais aussi dans nos vases. On vous explique tout dans cet article.
85% des fleurs que l’on trouve chez le fleuriste viennent de l’autre bout de la planète
Et oui, cela peut paraître rien, mais je vous assure qu’acheter un bouquet de Roses pour la saint Valentin n’est pas un acte anodin. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’une Rose est incapable de pousser en France dans de bonnes conditions en plein hiver.
Aujourd’hui, bien trop souvent quand on se rend chez notre fleuriste de quartier ou en supermarché, les fleurs que l’on y trouve proviennent à 85% de l’autre bout de la planète. Elles ont voyagé par avion depuis la Colombie, le Kenya ou l’Equateur dans des conditions de production parfois désastreuses.
Alors pourquoi faire venir les fleurs de l’autre bout du monde quand on peut faire pousser des centaines de variétés de fleurs ici, sur nos sols français ?
Beaucoup de consommateurs ne se sont jamais posé la question et on ne peut pas les blâmer. La société commence tout juste à s’intéresser à ce sujet. Mieux vaut tard que jamais. Et d’ailleurs à notre niveau, nous sommes les premières à avoir fait les mauvais choix. On plaide coupable ! Au début de l’histoire de l’atelier Les Herbes hautes, en 2013, la provenance des fleurs et leur saisonnalité n’était pas un sujet pour fleurir nos événements. Aujourd’hui, c’est notre premier engagement !
Sensibilisons-nous à la saisonnalité des fleurs françaises
Dans l’imaginaire collectif, la notion de fleur française est malheureusement encore très restreinte. On pense encore beaucoup que les fleurs françaises, ce sont quelques Tournesols et Hortensias en été et puis c’est tout. Or, nombreux sont les horticulteurs à travers la France qui bichonnent des milliers de variétés de fleurs, et ce tout au long de l’année.
Depuis quelques temps, par souci écologique, les consommateurs se sont intéressés à la saisonnalité des fruits et légumes, une façon naturelle et finalement logique de varier son alimentation tout en réduisant son empreinte carbone. Mais acheter mieux ne passe pas uniquement parce que l’on met dans le frigo. Prendre conscience de la saisonnalité des fleurs est tout aussi important quand on aime fleurir sa maison et offrir des bouquets. En résumé, côté fleurs aussi, il faut militer pour une agriculture et une consommation responsables.
Notre engagement éco-responsable
Depuis plusieurs années, à l’atelier nous avons remis en question notre façon de travailler. Pour valoriser la floriculture française et encourager un mode de consommation plus durable, nous avons choisi d’adhérer au Collectif de la fleur française. Depuis 2022 vous pouvez donc retrouver Les herbes hautes, comme beaucoup d’acteurs du secteur, dans cet annuaire qui regroupe et géolocalise les principaux acteurs engagés dans cette révolution florale.
Mais alors concrètement, comment un atelier floral comme le nôtre parvient à s’approvisionner en grande majorité en fleurs locales de saison pour fleurir des événements ?
Et bien, dans la région nantaise, nous avons de la chance car quelques fermes florales ont vu le jour ces derniers temps. Ces professionnels choisissent de cultiver le plus naturellement possible nos sols afin de produire des fleurs d’une beauté sans pareille, à l’instar d’Estelle, la floricultrice de Paonya. A chaque événement, nous la contactons en amont pour connaître l’état de ses champs et le stade de floraison de ses fleurs. Ensuite, nous allons récolter avec elle. Puis, vient le temps de la création, notre moment préféré ! Nous rentrons à l’atelier, les bras chargés de fleurs, pour travailler nos végétaux. Alors évidemment cette relation intime avec la nature a ses limites, car la météo peut être capricieuse et bouscule parfois nos plans. Mais l’essentiel est de s’adapter et de pouvoir toujours proposer des fleurs locales ou à minima françaises via d’autres partenaires de la filière.
Vers une révolution florale, ça vous tente ?
Cette nouvelle façon de travailler nous a permis de repenser notre métier et de l’apprécier davantage. Selon nous, un bon fleuriste doit aujourd’hui s’adapter et pouvoir proposer une offre de végétaux locaux en accord avec la saison, car c’est comme cela que nous métamorphoserons les modes de consommation. Ce n’est pas de la faute du client s’il achète une Rose à la Saint Valentin. Le problème c’est qu’on lui propose d’acheter cette Rose, et non une Anémone ou une Tulipe.
Alors, plus que jamais il faut que chacun à son niveau enclenche sa révolution florale. Renouons avec notre floriculture française authentique, soutenons les artisans et agriculteurs de la filière, renforçons notre lien à la terre et à la biodiversité. Parce que croyez-nous, il n’y a rien de plus grisant que de plonger son nez dans un bouquet de Roses françaises fraîchement cueillies en plein mois de juillet.